Écouter de la musique est agréable. Certainement, mais pourquoi ? La musique a un impact plus important sur notre cerveau que nous ne le pensons.
Tant que nous écoutons Mozart ou Stromae en même temps, nous ne nous en soucions pas vraiment. La musique a un impact. Même sur les bébés avant leur naissance. Ils réagissent plus fortement à la voix de leur mère lorsqu’elle chante que lorsqu’elle parle. Très rapidement, le jeune enfant apprend à parler dans ce dialecte. Les chercheurs ont confirmé que l’ajout d’une fausse note à une chanson surprend les bébés dès l’âge de six mois. Pour cela, nul besoin de suivre un cours de solfège, tout le monde connaît dès le plus jeune âge la relation entre les notes et les accords, ou les règles tonales.
Claire Brun précise : « Notre perspective sera influencée par ces connaissances implicites. » « Nous anticipons l’étape suivante, par exemple, la note finale d’une mélodie ». Comme si vous attendiez le dernier mot d’une phrase. Une grande partie de nos émotions proviennent de la manière dont nous formons ces attentes perceptives. Selon les mots d’un scientifique, « les compositeurs connaissent nos attentes et choisissent de les satisfaire ou non ».
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Impactes sur notre cerveau
Il est impossible de séparer ces nouvelles connaissances du cadre dans lequel elles ont été développées. Cependant, certains aspects de la musique, comme la hauteur du son, le timbre, l’intensité et le rythme, peuvent également être reconnus et avoir un impact sur l’état mental d’une personne, quelle que soit sa culture. L’expérience a été réalisée : une population d’Afrique de l’Est, farouche opposante à la musique occidentale, ressent la même chose que nous en écoutant des morceaux variés. A titre d’illustration, alors que l’extase est souvent associée à des tempos rapides et des notes aigües, l’angoisse est plutôt associée à des tonalités lointaines et puissantes.
Par conséquent, les composantes de la musique suscitent des sentiments, ce qui explique pourquoi un auditorium entier peut « vibrer » au même moment, à l’unisson. Et nous pensons à beaucoup de choses lorsque la musique commence. La première étape consiste à demander une variété d’éveils cérébraux qui sont répartis sur les deux hémisphères, gauche et droit. Cela inclut le cervelet, l’hippocampe, la zone impliquée dans le traitement du langage, ainsi que l’amygdale et le cortex orbito-frontal pour les émotions. Toutes ces régions sont activées de manière séquentielle.
Comme d’autres sources de plaisir, les réponses émotionnelles à la musique sont puissantes et tangibles : une musique calme réveille le pouls, tandis qu’une musique angoissante modifie la conductivité électrique de la peau en raison d’une légère sudation. Notre respiration et notre rythme cardiaque sont quelque peu modifiés en fonction du style. « Ces changements physiologiques se produisent assez rapidement, une à trois secondes après le début de l’écoute », précise le scientifique. Autre avantage : écouter de la musique apaisante pendant seulement un quart d’heure peut faire baisser le taux de cortisol chez les personnes très stressées (hormone du stress).
L’écoute de la musique, en particulier de la musique connue, active le circuit des récompenses. La dopamine, la molécule du plaisir, est libérée. Cela peut même conduire à une euphorie similaire à celle provoquée par la cocaïne. Une réduction des risques !